Energie nucléaire en Allemagne

Déclaration du porte-parole du MAEE au point de presse du 31 mai 2011.

Q - Avez-vous un commentaire sur l’abandon du nucléaire par l’Allemagne ?

R - Les choix de politique énergétique d’un Etat sont par nature des choix souverains qui n’ont pas à être commentés. À cet égard, la décision, annoncée par la chancelière Angela Merkel, de sortir définitivement du nucléaire à l’horizon 2022, appartient entièrement à l’Allemagne.

Ce choix ne remet nullement en cause notre étroite coopération sur les questions énergétiques, notamment pour ce qui est de la prise en compte des impératifs climatiques et de la sécurité d’approvisionnement de l’Union européenne.

La décision allemande n’a aucune conséquence sur l’attachement de la France à son programme nucléaire civil, qui lui a notamment permis de répondre à des besoins croissants en énergie tout en réduisant sa facture énergétique. La France innove également dans la recherche et le développement de sources d’énergie alternatives.

Comme l’a rappelé le président de la République à l’occasion du récent sommet du G8 à Deauville, la France est engagée dans le renforcement de la sécurité nucléaire. La sûreté des centrales est une priorité pour notre pays, comme pour l’Union européenne, dont l’ensemble des Etats membres ont accepté de soumettre leurs installations à des tests de résistance dans les prochains mois.

Je vous rappelle par ailleurs que le Sommet du G8 à Deauville a permis d’exprimer une nouvelle fois toute la solidarité de la communauté internationale avec le Japon suite au drame de Fukushima. La France a proposé la création d’une force d’intervention rapide spécialisée en cas de nouvel accident et nous soutenons la proposition du Japon qui souhaite accueillir un sommet sur la sûreté nucléaire fin 2012.

L’Agence internationale de l’Energie atomique organisera une conférence ministérielle internationale sur la sécurité nucléaire du 20 au 24 juin à Vienne.

Q - L’AIEA a exprimé récemment sa préoccupation concernant les climats et le niveau des émissions de CO2 qui ont atteint un niveau record ainsi que sa préoccupation concernant les objectifs qui ont été adoptés. Est-ce que la France maintient ses objectifs ? Encourage-t-elle les autres à le faire étant donné la situation, et ce surtout dans les pays émergents ?

R - Comme nous l’avons dit pour l’Allemagne, chaque décision dans le domaine nucléaire relève de chaque Etat.

D’autre part, nous sommes attachés à une double coopération internationale : d’abord dans le domaine nucléaire, en particulier en matière de sûreté et d’autre part, s’agissant des questions de réchauffement climatique et de lutte contre le réchauffement climatique. Or, il apparait que ces deux cercles de coopération peuvent se rejoindre. Cela a été le cas à Deauville, la semaine dernière dans la déclaration sur « changements climatiques et biodiversité », nous - les Huit, dont la France - avons notamment rappelé la volonté de partager avec tous les pays du monde l’objectif de réduire d’au moins 50% les émissions mondiales d’ici 2050. Donc c’est dans cette optique et dans cet objectif que doit s’inscrire l’effort de mobilisation internationale.

À cela s’ajoute l’objectif d’une réduction cumulée des émissions de gaz à effet de serre dans les pays développés d’au moins 80 % d’ici 2050, par rapport à 1990. Ce sont des objectifs ambitieux qui doivent donner lieu à une mobilisation tout aussi ambitieuse à la hauteur du défi. Et c’est dans ce cadre que nous agissons avec nos partenaires européens. Nous l’avons fait également à Deauville la semaine dernière dans le cadre du G8 et nous allons continuer à travailler dans cette direction.

Ce qui est important s’agissant des installations nucléaires, c’est un autre sujet que la mobilisation financière internationale pour la construction du sarcophage de Tchernobyl a mis en relief et que le drame de Fukushima a également souligné ces dernières semaines, c’est le sujet de la sûreté nucléaire, sur lequel la coopération internationale doit être très forte, avec l’adoption des normes les plus élevées, avec la proposition française d’une force de réaction rapide lorsqu’il y a un problème nucléaire et avec une approche à la fois active, engagée, constructive, des échéances internationales. Pour nous la prochaine conférence internationale de Vienne à la fin du mois en est une./.

Dernière modification : 27/09/2013

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